Musée Dior GranvilleMusée Dior Granville
©Musée Dior Granville |Estelle COHIER
Musées de GranvilleLes expositions 2025Musée Christian Dior et Musée d'art moderne Richard Anacréon

Musées de Granville : les expositions 2025

La ville de Granville dévoile son histoire à travers les collections de ses 2 musées. Découvrez les expositions 2025 proposées par le Musée Christian Dior et le Musée d’art moderne Richard Anacréon.

Exposition

Dior, Jardins enchanteurs

Musée Christian Dior - Granville

Exposition

du 12 avril au 2 novembre 2025

Plus de vingt ans après « Dior côté jardins », le musée Christian Dior de Granville replonge dans l’univers végétal du célèbre couturier avec sa nouvelle exposition « Dior, Jardins Enchanteurs », à découvrir jusqu’au 2 novembre 2025. Une immersion poétique dans l’influence des jardins sur la mode, les parfums et l’âme même de la maison Dior.

Un hommage fleuri aux racines de Christian Dior

Dans sa maison d’enfance nichée au cœur des hauteurs de Granville, la villa Les Rhumbs, Christian Dior a découvert très tôt la beauté des fleurs, des formes et des parfums. Ce lien intime avec la nature irrigue toute sa création, depuis ses premières collections jusqu’aux emblématiques parfums de la maison.

Quand les jardins inspirent les talents d’aujourd’hui

Aujourd’hui encore, les directeurs artistiques de la maison Dior perpétuent cet héritage floral. Maria Grazia Chiuri, Kim Jones, Francis Kurkdjian, mais aussi les créateurs des accessoires, de la joaillerie ou encore des arts de la table, revisitent le thème du jardin avec finesse et créativité. Une démarche collective qui fait de cette exposition un véritable tableau vivant de la vision Dior, entre tradition et modernité.

Christian DIOR

Apprenti jardinier

Lorsque la famille Dior décide de s’installer à Paris en 1911, Christian Dior est marqué par le parfum des femmes, tel celui d’une étrange marquise qui hantait l’hôtel particulier de ses parents à Paris et ceux, tenaces, des élégantes portraiturées par les peintres Giovanni Boldini, Antonio de La Gandara ou encore Henry Caro-Delvaille. L’éveil des sens du futur couturier n’est-il né dans le jardin de Granville où se mêlaient les fragrances des fleurs et l’odeur iodée des embruns ?
Les modèles de la collection automne-hiver 2010, véritable « jardin de la mode », rappellent l’inspiration florale originellement puisée à Granville et cultivée par les directeurs artistiques successifs de la maison Dior. Quelques décennies plus tôt, Christian Dior baptisait des noms de Vilmorin et Andrieux deux robes de la collection printemps-été 1952, réminiscence de ses lectures d’enfance, les catalogues du célèbre grainetier parisien qu’il préférait à celles de tout autre roman. Ces deux modèles, aujourd’hui rarissimes, brodés de pâquerettes et boutons d’or, sont rassemblés pour la première fois dans une exposition grâce au prêt exceptionnel d’un collectionneur privé.

Le premier parfum de Christian DIOR

Miss Dior

 

Miss Dior, créé dès 1947 par Paul Vacher, est d’abord une histoire familiale et amicale qui associe Serge Heftler-Louiche, l’ami de Granville et président fondateur de Christian Dior Parfums, et Catherine Dior, la soeur chérie de Christian Dior. Le parfum Miss Dior rassemble un répertoire de formes et de motifs comme le pied-de-poule, celui du modèle Cocotte (printemps-été 1948), le noeud Fontanges, ornement régulier des présentoirs à parfums, ou le médaillon néo-Louis XVI devenus des « codes » distinctifs de la maison Dior. Le cygne, choisi pour son élégance et sa symbolique, est l’image originelle de Miss Dior créée par l’illustrateur René Gruau, qui réalise ainsi son premier visuel publicitaire.
A l’origine un parfum, Miss Dior devient une ligne, un nom de baptême pour des modèles, dont la robe que conçut Maria Grazia Chiuri en 2021 pour l’actrice Natalie Portman, égérie des Parfums Christian Dior, présentée en majesté dans la chambre d’enfance de Catherine Dior..

Le musée Christian Dior,

musée et lieu de mémoire

En tant que premier musée entièrement dédié à un couturier en France, le musée Christian Dior se caractérise par une histoire particulière. Implanté dans la maison d’enfance du créateur, il doit son existence à l’engouement provoqué par l’exposition « Christian Dior, l’autre lui-même » organisée au Musée d’art moderne de Granville en 1987 à l’occasion du quarantième anniversaire de la maison de couture. L’enthousiasme des visiteurs suscite, auprès des anciens collaborateurs et proches de Christian Dior, l’envie de constituer un fonds qui n’a cessé depuis de s’enrichir, d’être étudié puis présenté au public au cours d’expositions temporaires.

Brigitte Richart, conservatrice du Musée Christian Dior et commissaire de l’exposition.

Musée d'art moderne

Richard Anacréon
Exposition

Bons baisers de Granville 3

Du 5 avril au 9 novembre 2025

Bons baisers de Granville 3 est le dernier volet d’un cycle de trois ans durant lequel les collections du Musée d’art et d’histoire sont mises à l’honneur au Musée d’art moderne Richard Anacréon. Chaque exposition montre une sélection d’oeuvres représentatives parmi les
15 000 objets du musée.

En 1885, année de la création du Musée de Granville, le géographe Elisée Reclus publiait sa description de la ville, qu’il qualifie le premier de « Monaco du Nord ». Au-delà des clichés, la nouvelle édition de Bons baisers de Granville invite à redécouvrir les images emblématiques de Granville en suivant les pas du géographe. Images de la pêche à Terre-Neuve et du corsaire qui dominent l’histoire de la cité jusqu’au début du 20e siècle, la présence du port dans la ville rendue par les peintres ou photographies de la Belle Epoque, quand la plage devient lieu de promenade. Ces stéréotypes nourrissent l’imaginaire collectif des Granvillais comme des voyageurs, illustrent la communication touristique et les bibelots. Si les vacanciers repartent de Granville avec des objets souvenirs dès la fin du 19e siècle, les marins granvillais en font tout autant en sillonnant les mers du globe. Objets exotiques, objets d’arts, coquillages sont ainsi exposés dans les cabinets de curiosités des armateurs et érudits.

Points de vue

Bénéficiant de l’essor de la peinture de paysage, la Normandie captive les peintres durant le 19e siècle. Pittoresque, facile d’accès depuis les foyers artistiques que sont Londres et Paris, ses qualités ne manquent pas pour séduire les paysagistes.

Lorsque leur tour de la Normandie passe par Granville, les artistes en multiplient les représentations. Les envois annuels au Salon des artistes français, cœur officiel de la création artistique à Paris, témoignent d’une représentation continue de Granville tout au long du 19e siècle. Les scènes de la vie locale, les représentations des falaises, les îles Chausey, le port et son activité font partie de leurs sujets de prédilection.

Cap sur Terre Neuve

Les marins granvillais furent parmi les premiers à se lancer dans l’aventure de la Grande Pêche au large de Terre-Neuve et du golfe du Saint-Laurent – aujourd’hui territoires canadiens, – où le poisson était abondant. Jusqu’alors petite ville côtière, Granville figure parmi les premiers ports de pêche morutiers français aux côtés de Saint-Malo, Dunkerque et Fécamp du 16e au 20e siècle.

Dès 1564, une charte mentionne cette activité comme régulière dans le port normand. Chaque année, les terre-neuviers mettent les voiles vers les bancs pour une période de six à huit mois, de la fin de l’hiver à l’automne. Recrutés sur le littoral et dans l’arrière-pays, les équipages sont composés d’une trentaine d’hommes, appelés terre-neuvas, du capitaine au mousse, en passant par le saleur et le cuisinier.

À l'abordage

À quelques encâblures de sa prestigieuse voisine bretonne, Granville a su tout aussi bien que Saint-Malo faire de son port un haut-lieu de la marine, en temps de paix comme en temps de guerre.

Dès le 16e siècle, les Granvillais arment des navires morutiers pour Terre-Neuve. Quelques grandes familles comme les Couraye du Parc, Hugon, Lévesque, Leboucher, s’illustrent particulièrement. En temps de guerre, ils arment leurs navires en course : avec l’autorisation du Roi, les marins partent à l’abordage de la marine ennemie, civile ou militaire. Granville s’enorgueillit des carrières hors norme de Beaubriand-Lévesque (1666-1706) et de Pléville le Pelley (1726-1805), jusqu’à ce que la guerre de course disparaisse progressivement avec le Premier Empire, entre 1815 et 1820.

Tous à l'eau

Depuis la fin du 18e siècle, suivant l’exemple anglais, la médecine vante les vertus des bains de mer et le climat littoral. Les côtes françaises se transforment pour accueillir les citadins en cure puis en villégiature de plaisir. Avant même l’ouverture du premier salon en bois pour les baigneurs en 1828 et agrandi en 1858, Granville est une station balnéaire prisée. L’arrivée du train direct depuis Paris en 1870 stimule son essor.

Les premières cabines de plage apparaissent, d’abord tractées jusqu’à la mer pour éviter aux femmes de se montrer en costume de bain. Progressivement, les cabines deviennent fixes et la promenade du Plat Gousset est aménagée à partir de 1859. La plage devient un espace partagé, réglementé par les polices des bains de mer dictées par les élus locaux, tandis que le casino développe ses animations pour distraire les premiers touristes.

Voyage Voyage

À l’image de nombreuses villes portuaires, Granville s’est ouverte sur le monde et a multiplié les échanges avec l’ailleurs. Pêcheurs, corsaires, armateurs, soldats ou officiers, les marins granvillais ont sillonné les mers du globe et rapporté de leurs expéditions des souvenirs aussi riches que variés, venant orner les étagères de cabinets de curiosités alors en vogue de la Renaissance jusqu’au 19e siècle (animaux naturalisés, coquillages, objets d’arts, armes…). Chacun des cinq continents est ainsi représenté dans les collections du Musée d’art et d’histoire, parmi lesquelles il n’est pas surprenant d’observer un casse-tête kanak côtoyer une dent de cachalot, une longue-vue vénitienne du 18e siècle ou des scarabées du Congo.

Marqués par l’orientalisme en vogue au 19e et au début du 20e siècle, les peintres locaux Maurice Orange, Pierre Brette, Henri Rudaux, Jacques Simon ainsi que des anonymes ont voyagé en Afrique du Nord et représenté ses habitants, paysages et monuments dans leurs tableaux et dessins.

Chausey, en vedette

L’archipel de Chausey, situé à 16 km au large de Granville, est baigné par les plus fortes marées d’Europe. Les éléments ont sculpté un paysage unique, donnant naissance d’après la légende à 52 îles à marée haute et 365 à marée basse, dont les rochers et îlots portent les noms poétiques de l’Eléphant, les Moines ou la Chimère. La faune et la flore particulièrement riches de Chausey sont protégées depuis 2004 par le classement Zone Natura 2000.

L’archipel est occupé par l’Homme depuis la Préhistoire : un cromlech et des menhirs en témoignent encore. Chausey n’apparaît dans les textes qu’au 11e siècle, lorsque les îles sont données par le duc de Normandie Richard II aux moines du Mont Saint-Michel. L’histoire de l’archipel, situé à un emplacement stratégique pour la conquête de la Normandie et de la Bretagne, est émaillée par les conflits entre Français et Anglais jusqu’au 19e siècle. Son rattachement officiel en 1802 à la Ville de Granville met un terme aux revendications territoriales.