Il était une fois... La Granvillaise
La bisquine La Granvillaise, de la puissance dans les voiles
"Ah! ah! ah! ah! Ah! ah! ah ah! C'est la Granvillaise, Fleur de la falaise. Ici on connaît ce refrain de la chanson locale dédiée poétiquement à une gardienne imaginée du vieux rocher Granvillais, mais c'est aussi le nom de bateau que l'on m'a choisi. Je suis une bisquine, je suis l’emblème du patrimoine maritime Granvillais. Je suis également la réplique de la Rose Marie.
Mon capitaine, Eric Perotin, aime à dire de moi que je suis la bisquine la plus toilée de France avec mes 8 voiles. Ma jumelle, ma frangine en noir, la Cancalaise se trouve à quelques encablures sud-ouest sur les côtes bretonnes. Nous nous retrouvons parfois bord à bord lors de manifestations nautiques ou au mouillage à Chausey. J'aime aussi l’affronter en duel lors de régates qui alimentent ensuite des petits tiroirs de bons souvenirs. Pour ces joutes marines, à chacune ses couleurs, je suis la dame blanche, elle est la dame noire.
Au XIXème siècle, grâce à ma stabilité et à la puissance de mes voiles, je pratiquais le dragage des huîtres dans la baie du Mont Saint-Michel, la pêche au chalut, et la pêche aux lignes. Au niveau des espèces, il s’agissait entre autres d’huîtres comme on n’en voit quasiment plus aujourd’hui, si grosses qu’on les appelait pied-de-cheval. Je faisais en sorte d’être la première sur les lieux de pêche et la première aussi à revenir à quai pour vendre ma marchandise.
J’ai été conçu au chantier naval « Anfray » de Granville et j’ai pu rejoindre la mer, le 10 avril 1990. Aujourd’hui, je propose des balades en baie du Mont-Saint-Michel ou dans l’archipel de Chausey. J’aime m’ancrer près de la roche « Les Caniards du sud » à Chausey. Quatre personnes sont nécessaires pour me faire naviguer et je peux emmener 26 personnes à bord. Heureusement, les bénévoles de l’association AVGG (Association des vieux gréements Granvillais) sont toujours là pour donner un coup de main à l’équipage. Ma coque effilée permet d’être une fine manœuvrière lors des courants forts. Lorsque je sors toutes voiles dehors, il paraît que je ressemble à un coquillage marin, semblant s' élever à la surface de l’eau, la caressant.
Tous les ans, durant la première quinzaine de mars, sur les quais et sur les bers, je me laisse prodiguer des soins de reine à ma carène, mon gréement et mon accastillage afin de me refaire toute belle jusqu'à la saison nouvelle."
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