Marine CatelCréatrice de liens

Les gens d'ici

Marine Catel

Solaire ! C’est le premier mot qui vous vient quand vous tombez sur Marine, sur ce sourire permanent et sincère qui vous accueille et vous cueille. Elle n’a que 30 ans mais déjà un parcours remarquable. Marine Catel est designer, spécialisée dans les processus créatifs et l’innovation sociale. Installée à La Haye-Pesnel, celle qui a initié la semaine « Accélérateur de transfo » à Granville Terre & Mer a de la suite dans les idées et met de l’ordre dans celles des autres, pour mieux les fertiliser.

Le choix du

territoire

Marine a grandi entre Barneville-Carteret et Jullouville, où vivent aujourd’hui ses parents. Après un début de carrière à l’international, quand le Covid a facilité le télétravail, elle a choisi de s’implanter à La Haye-Pesnel. Sa maison, une charmante longère décorée avec goût, est idéalement située, entre le centre-ville et la campagne verdoyante. Un havre de nature et de calme, où cette lève-tôt prolifique se ressource et respire.

Un territoire changeant, qui lui correspond bien, aussi. « J’adore les marées. Quand j’étais en Suisse, j’avais un super appart avec vue sur le lac, mais je n’ai jamais réussi à m’y faire parce que ça ne bougeait pas. Ici, cette énergie du mouvement, ce côté très évolutif de la météo, des paysages…, ça me plaît beaucoup. » Tout comme le goût des autres : « Ici, c’est familial. Les gens sont vraiment gentils, simples. Il y a une connexion assez naturelle avec eux, plein de beaux liens qui se font. »

Un parcours

hors norme

Marine est très diplômée : DSAA en design produit et service, Master en innovation & conception et Doctorat en génie industriel à l’École Nationale Supérieure d’Arts et des Métiers d’art.
Elle a fait ses armes comme designer en recherche et innovation chez Richemont, en Suisse, puis comme manager de l’expérience employé chez Cartier, à l’international.
Elle enseigne l’innovation et la créativité dans une dizaine d’écoles supérieures et NBA, en France et en Chine.
Elle aime parler anglais, le multiculturel… Elle aménage des espaces et anime des ateliers collaboratifs à Londres, New York, etc.
Elle forme les managers, anime des séminaires, etc.
Elle a créé l’« Accélérateur de transfo » à Granville Terre & Mer : une semaine d’immersion pour des étudiants designers de l’ENSAAMA (École Nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art)
Elle est très manuelle (bois, papier, dessin…) et va créer le trophée pour « France 2030 ».
Elle est vice-présidente de l’APCI (Association de promotion de la création industrielle) et engagée auprès des jeunes designers pour faciliter leur accès à l’emploi.
Elle a créé sa chaîne You Tube sur la créativité et basé son entreprise – Fil d’inspiration – à La Haye-Pesnel.
Elle y a ouvert un atelier/tiers-lieu cocooning et inspirant, avec vue imprenable sur la campagne, les poules et les moutons.

Une dualité

harmonieuse

Si son énergie paraît inépuisable, c’est peut-être parce qu’elle sait alterner déplacements et retours aux sources, ce savant mélange où s’équilibrent effervescence et sérénité.

Pour elle qui se nourrit de ce qui l’entoure comme de ses rencontres et dont les idées fusent en permanence, les respirations normandes sont indispensables. « Quand je vais à Paris, je me sens à côté de mes pompes, mon énergie ajoutée à celle de la ville me fait partir en vrille, j’ai du mal à me sentir bien, apaisée. »

Grâce à son pied-à-terre hayland, Marine ne se laisse pas étourdir par le tourbillon de sa vie. C’est aussi sans doute du fait d’une alliance de traits de caractère d’apparence opposés. À l’instar de ce balancement entre calme et bouillonnement, elle est pile et face : à la fois alerte et posée, cérébrale et manuelle, libre et structurée.

Elle aménage un cadre à l’intérieur duquel l’énergie circule en tous sens, et sait se ménager. « J’ai parfois tiré sur la corde, alors je m’ajuste pour rester dans le flot de la vie. J’aime l’introspection, cette idée de cheminer. Je vois bien que je suis hyper organisée et que parfois, je pourrais être plus souple. C’est un ajustement continu. »

Brillante et douée d’une belle sagacité, elle est aussi très humble. En témoignent les rires qui ponctuent ses propos.

« On me dit souvent que j’ai deux extrêmes. J’adore la spiritualité, le chamanisme, je suis ouverte et en même temps je fais une thèse de doctorat en génie industriel, ultra cartésienne avec des algorithmes. Il y a plein de forces. Avec le design, j’ai rassemblé ces aspects de ma personnalité. »

Des solutions

créatives

Pour cette touche-à-tout dont la vocation est de « faire avec les contraintes » et faciliter le travail des autres, les choses se font aisément.

Ses anciens professeurs la rappellent pour des vacations, ses anciens patrons pour des missions ponctuelles… Et chaque rencontre est une nouvelle opportunité. « Mes missions sont très variées, mais c’est assez fluide et je garde de l’espace pour accueillir l’imprévu. Je suis pleine de gratitude parce que tout se passe assez naturellement. »

Spécialisée dans les processus créatifs et l’innovation, elle travaille pour différents types de structures : collectivités, PME, grands groupes… Elle les aide, en impliquant leurs collaborateurs, à résoudre leurs problèmes et atteindre leurs objectifs, qu’ils soient de transition sociale ou écologique, ou pour renouveler leur expérience client. « Il y a de plus en plus de design dans des métiers où ne l’attend pas forcément. »

Pour Marine, le design, c’est « une démarche pour comprendre finement le besoin et le contexte, centrés sur l’humain, et apporter des solutions créatives, qu’on va tester avec les utilisateurs et améliorer de manière itérative. » Elle adore collaborer, aider les équipes à innover, révéler le meilleur d’elles-mêmes. « Le designer crée des systèmes et processus qui vont permettre à une idée d’être préservée, matérialisée, testée et finalisée. »

Le tiers-lieu

à La Haye-Pesnel

Créé il y a trois ans chez elle, cet espace chaleureux invite autant à la détente qu’au travail. « Ça faisait partie de mes rêves, je voulais un espace dédié à la créativité, ouvert à plein de formes de collaboration : ateliers de formation ou team-building pour les entreprises, de bois ou de tissage pour les artisans, location aux associations… J’aime la rencontre, pouvoir accueillir les gens dans un espace où je me sens bien m’aide dans la qualité de mes interventions. »

C’est aussi une invitation à créer, on y trouve aussi bien des livres sur l’improvisation ou le langage des plantes que du matériel prototypé ou des fournitures de bureau…

Et c’est notamment ici que Marine tourne ses vidéos didactiques pour sa chaîne You Tube.

Fil d'inspiration

La créativité sous tous les angles

Marine avait mis à profit le confinement pour créer sa chaîne YouTube et produire des vidéos sur la créativité, activité qu’elle compte parmi les « petits trucs un peu rigolos » qu’elle est heureuse de pouvoir poursuivre.

Elle filme, vu du dessus de son bureau, son carnet de facilitation graphique, pour partager les livres ou sujets qui l’intéressent sur le processus créatif : routine matinale, profils créatifs, art de ralentir…

« J’ai fait ça sans réfléchir, avec zéro ambition, sourit-elle, mais maintenant que j’ai un peu plus de temps, je produis une vidéo par semaine et vais bientôt dépasser 5 000 abonnés. »

Comment augmenter son IMAGINATION ? 6 CONSEILS concrets de designer !

Chaîne YouTube de Marine Catel

L'Accélérateur de

transformation

Marine a initié en 2024 ce projet dont le nom contient à lui seul tout l’intérêt du design.

Après l’inclusion (dont un travail pour améliorer la plateforme Chuchoteurs d’info de l’Office de tourisme), cette année, le sujet portait sur la santé mentale.

Suite à deux mois de préparation avec Marine, 32 étudiants de l’ENSAAMA ont vécu une semaine d’immersion dans huit structures du territoire, dont trois intercommunales (crèche de la Maison de la petite enfance, médiathèque de La Haye-Pesnel et service CLIC-Santé). Associant habitants et acteurs, ils ont recherché des solutions innovantes, qu’ils ont présentées ensuite à une soixantaine de personnes.

« J’ai porté ce projet parce qu’il cochait toutes les cases de ce que j’aime : le territoire de GTM qui me tient à cœur, des sujets d’innovation sociale, la recherche-action pour expérimenter/tester des choses et repousser les limites de ce qu’on a l’habitude de faire. Pour les organisations, c’est assez nouveau et ça me fait plaisir de montrer aux étudiants qu’il y a des formes de design possibles sur les territoires. »

Faire ensemble

Dans le monde du travail, les projets s’enchaînent, mais ils sont prétextes pour chacun à s’épanouir, trouver sa petite flamme, apprendre, tisser des liens. Alors découvrir des manières de travailler, des complémentarités entre personnes, c’est ça faire ensemble. Au-delà du côté productif, c’est se laisser surprendre par l’imprévu, là où tout se passe.

Marine Catel