Pêche aux bulots dans le port de Granville

Crédit photo de couverture : Benoit Galleteau - OTGTM

Johan Leguelinel a 32 ans et il est patron pêcheur de bulots dans sa ville, Granville, qui est le premier port de débarque de France et d’Europe pour cette espèce.

Quand il passe son Capitaine 200 Voile, il faut le valider et trouver un embarquement. Le plus simple est la pêche à Granville, il a demandé à son grand frère, Didier, et ce sera donc à la pêche aux bulots !

« Presque tous les embarquements que j’ai faits étaient dans la pêche aux bulots, j’ai acquis de l’expérience sur le produit. Et par rapport à d’autres qui partent plusieurs jours, nous, on part à la mer à la journée donc c’est plus simple pour la vie de famille. Je suis resté dans le métier. »

Crédit photo ci-contre : Benoit Galleteau - OTGTM

Bulots à la criée de Granville

Concrètement, être pêcheur de bulots à Granville, c’est partir en mer entre 10 et 12 heures en général, pour relever 700 casiers par jour.

L’objectif est d’atteindre le quota de 810 kg. Pendant les périodes les plus creuses, comme l’été, c’est plutôt 300 ou 400 kg par jour.

Pour sa part, il débarque tout à la criée, ne souhaitant pas enchaîner des heures de livraison après sa journée en mer.

Crédit photo ci-contre : Audrey Peigné - OTGTM

On peut manger des bulots frais toute l’année, sauf en janvier. C’est le mois d’arrêt biologique car c’est la période de reproduction et ponte du bulot !
IGP Bulots de la Baie de Granville

Johan fait partie des pêcheurs qui ont défendu - et défendent toujours - l’Indication Géographique Protégée (IGP) Bulot Baie de Granville, obtenue en 2019. « C’est une reconnaissance envers le métier et nos procédés de pêche qui sont bien réglementés en termes de tri et de taille notamment, pour la préservation de la ressource. »

Son engagement dans le respect de la ressource, il l’exerce entre autres en tant que Co-Président de la Commission bulots Ouest Cotentin.

« Pour moi, on ne peut plus faire comme à une époque. On se rend compte que les ressources ont été trop exploitées. Donc c’est à nous de prendre les mesures pour qu’il y ait une pérennité de notre métier. Sur les ressources, et notamment celles du bulot, il y a la surpêche qui peut nuire quand c’est mal géré. Et s’est ajouté un nouveau problème : le réchauffement climatique*. »

Crédit photo ci-contre : Audrey Peigné - OTGTM

*Le bulot se reproduit idéalement dans une mer hivernale à 7 degrés. Plus la température de l’eau est élevée, plus la capacité du gastéropode à pondre en masse diminue.