En 1886, les chevaux courraient dans les dunes car les premières maisons n’ont été construites qu’à partir de 1906. À cette époque, les courses rassemblaient jusqu’à 6 000 personnes. Les gens venaient de Brécey, Villedieu et d’autres villes, en voitures à cheval. « C’est aux arbres, les pins qu’étaient attachés les chevaux » nous confie Claude Legrand, président de la société des courses hippiques de Jullouville. Preuve de cette mémoire vivante, une rue de la commune porte encore aujourd’hui le nom de l’avenue de la Butte des Courses.
Organiser des courses hippiques à Jullouville ne s’improvise pas. Ce rendez-vous obéit à des contraintes bien particulières. Pour fixer la date, un critère essentiel doit être respecté : atteindre un coefficient de marée d’au moins 90, avec une basse mer autour de 16h30. Ce timing permet d’exploiter au mieux l’estran, cette large étendue sableuse découverte à marée basse, qui devient pour quelques heures un véritable hippodrome naturel.
La qualité du sol varie d’une année à l’autre. Le vent joue un rôle déterminant : s’il souffle fort la semaine précédant l’événement, le terrain est moins bon, et de petits ruisseaux apparaissent sur la piste. Parfois, les organisateurs doivent même déplacer le poteau d’arrivée pour garantir la sécurité des chevaux et des jockeys.
