Sébastien Pillon et son chevalSébastien Pillon et son cheval
©Sébastien Pillon et son cheval|Marie-Claude Vergne
SébastienL'homme qui trotte à contre-courant

Sébastien Pillon

Il est 8h30, tandis que la plage dort encore, un camion de chevaux et un van arrivent à la cale des plaisanciers à Jullouville. Pas de vacanciers à l’horizon : ici, c’est l’heure des champions. Deux chevaux descendent du camion, déjà prêts pour l’entrainement. Sébastien et Alexandra s’apprêtent à entamer leur ballet matinal sur l’estran.

À la rencontre de

Sébastien

À 37 ans, Sébastien Pillon vit, respire et trotte chevaux depuis l’âge de 16 ans. Et depuis 11 ans, il a décidé de voler de ses propres rênes en créant sa propre écurie.

Aujourd’hui, son écurie est composée de 15 chevaux et 52 victoires s’alignent à son palmarès.

Son amour pour les chevaux ? Il le tient de son père, passionné de courses, qui rêvait de posséder son propre cheval. Une fois ce rêve accompli, le petit Sébastien n’a plus quitté les hippodromes. « Les hippodromes était ma sortie du dimanche » plaisante-t-il.

La plage

comme terrain de jeu

Pourquoi s’entraîner à Jullouville ? Parce que pour Sébastien, c’est tout simplement le meilleur terrain possible. Le sable offre un sol souple, parfait pour les articulations des chevaux, et les longues lignes droites permettent d’observer leur vitesse, leur souffle, leur volonté. Les chevaux parcourent jusqu’à 10 kilomètres à des pointes de 56 km/h pour les meilleurs.

Bien sûr, il faut jongler avec les marées : deux heures avant la pleine mer, deux heures après, pas plus.

Baignade et roulades

au programme

Mais la séance d’entraînement n’est pas qu’une affaire de performance. Chez les Pillon, le bien-être des chevaux passe avant tout.

Après 25 minutes d’effort, les chevaux sont baignés avec soin, comme des athlètes qu’on chouchoute après une compétition.

Puis vient le moment préféré de certains : les roulades dans le sable. Un rituel à la fois relaxant et pratique car un cheval sableux, c’est un cheval qui sèche vite.

Le jockey

des marées

Sébastien et Alexandra reviennent deux à trois fois par semaine sur cette plage qu’ils connaissent par cœur. Et quand il n’est pas sur son sulky, Sébastien tente de se ménager quelques instants pour… faire du vélo ou pêcher en rivière. Mais soyons honnêtes : dans ce métier, les journées ne comptent pas les heures.

Sébastien Pillon, c’est un peu le jockey des marées, l’homme qui trotte à contre-courant, qui mêle rigueur, passion et un soupçon de folie douce. Et sur la plage de Jullouville, ses chevaux ne laissent pas que des empreintes dans le sable : ils y laissent aussi un peu de rêve.

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